Dans la foulée d’une annonce par Emmanuel Macron d’un durcissement des politiques migratoires, de nombreux bénévoles, collectifs et associations de solidarité dont des signataires de l’appel J’accueille l’étranger ont signé un vade-mecum destiné au parlementaire pour que certains d’entre eux au moins refusent les discours manipulateurs et fassent vivre l’exigence de l’accueil en France et en Europe. Vous pouvez lire et signer le Vade-mecum ici.
Auteur/autrice : admin
La nostra Capitana
Aux côtés de Carola Rackete, de l’équipage du Sea Watch 3 et des 42 personnes secourues à son bord
A fianco di Carola Rackete, dell’equipaggio della #SeaWatch3 e delle 42 persone a bordo.
Quelques exemples d’usage des badges
Outre leur principal but, qui est de rendre visible la pratique de l’accueil et le soutien à son principe, les badges permettent de soutenir des actions concrètes d’aide. À diverses occasions, des groupes ont diffusé les badges en les vendant à prix libre ou fixe, les bénéfices par rapport au prix de revient des badges étant attribués à une association, un collectif ou une action. Voici quelques exemples de ces actions :
Contexte | Modalité | Bénéficiaire | Sommes collectées |
---|---|---|---|
Avant-premières et première du film Libre en région parisienne | Prix libre | École associative Kolone | 532 € |
Rassemblement en soutien à l’Aquarius à Paris | Prix libre | Thé et café pour les réfugiés |
333 € 340 € |
Loire-Atlantique | Prix fixe de soutien 5 € : 369 badges et autocollants vendus en 3 mois | Soutien à la scolarité d’un jeune Guinéen majeur admis en classe de CAP en lycée professionnel | 1753 € |
N’hésitez pas à nous faire part de vos actions similaires.
À l’occasion de la sortie du film Libre
Nous étions présents ces trois derniers jours dans deux avant-premières et la première du film Libre de Michel Toesca consacré aux actions de Cédric Herrou (signataire de l’appel J’accueille l’étranger) pour l’accueil des réfugiés dans la vallée de la Roya. Nous le remercions ainsi que Jour2fête, le réalisateur et les salles du Méliès à Montreuil, des 7 Parnassiens et du mk2 quai de Seine pour leur accueil.
Nous avons pu diffuser plus de 300 badges au public dont les contributions au-delà du prix de revient des badges ont permis de récolter plus de 500 € au profit de l’école associative Kolone qui donne des cours et organise des activités culturelles pour les jeunes étrangers nouvellement arrivés en France.
Si à l’occasion d’événements ou d’activités vous souhaitez organiser des actions similaires (vente à prix libre des badges au profit d’un collectif ou association locale, explication de la campagne), nous pouvons vous fournir un soutien logistique.
Il n’existe pas de chemin sans terme
Je ne suis pas née en France. J’ai aussi souvent vécu à l’étranger (vécu, pas voyagé). J’ai donc souvent été accueillie.
Donc, née en Iran. Celle qui me sort de ma mère, qui détortille le cordon de mon cou, qui me tape dans le dos pour que je crie est une obstétricienne arménienne. Celle qui essuie le mucus de mon corps, qui l’aspire de mes narines est une sage-femme iranienne.
Tout s’ensuit. Ce que je vais prendre pour me constituer, c’est ce pays qui me le donne. Les yaourts de brebis dans leur pot de terre, les viandes, les fruits, les citrons doux, les aubergines charnues, la poésie, les petits rus clairs qui courent dans la caillasse, les cieux bleus comme nulle part, tous les bleus appris là-bas. Fathémée, aimée comme la mère qu’elle a été en doublure de la mienne. J’ai tout eu, tout pris. C’est mon devoir d’enfant.
Là où on tombe de l’utérus de sa mère, on est chez soi. C’est inimaginable pour moi d’envisager qu’un droit du sol ne s’applique pas strictement, comme dans la matérialité de la vie. Nous sommes tous accueillis par un sol, ce qu’il produit, ceux qui y vivent. Nous en contractons la dette anthropogénétique, car être accueilli par le fait même de naître et de naître dans une extrême dépendance, nous engage dans la réciprocité d’accueillir. Il n’y a pas d’échappée. C’est ainsi ou c’est la mort.
Tout pareil, accueillir l’étranger. Celui qui arrive démuni sur notre sol. Qui a besoin qu’on lui montre les chemins, qu’on lui donne le couvert. L’étranger est sur le sol qui n’est pas le sien comme celui qui vient de tomber en vie, petit, démuni de ressources propres. Non, l’étranger n’est pas le touriste qui a trouvé un Air B&B pour passer une semaine. L’étranger est celui qui arrive et qui n’a rien en propre. Ni la langue, ni l’argent, ni les ressources que la connaissance du lieu et de ses habitants donnent.
L’étranger est une figure absolue, nécessaire. Elle nous constitue du fait de la dette initiale.
On naît tous à l’étranger et chez nous, simultanément. C’est l’hospitalité qui fait de « étranger » un « chez nous ». Une transmutation. Moi j’ai eu cette chance, d’avoir, visible, le redoublement de « étranger ». Su ce que je devais d’emblée. Compris comment la dette ne se referme pas, elle dispose à s’engager ailleurs.
Ici, hier, où, parce qu’un ballon rond tombe comme une note sur une partition, on chantait à pleins poumons les enfants de la patrie, chantaient tout pareil et tout pareil le visage barbouillé de bleu blanc rouge, des enfants pas de la patrie, mais de l’accueil. Et ma seule joie de cette journée, la vraie, ce sont eux. Eux, et sur le terrain, ceux qui n’étaient pas d’emblée de la patrie, mais reçus sur le sol, naissant là où leurs parents étaient accueillis.
Et j’en aurais pleuré de me souvenir de tout ce qui leur a été infligé, aux enfants pas de la patrie, lorsqu’ils sont arrivés. Les nuits, terrorisés dans les parcs, les examens comme aux animaux, les questionnaires de police comme s’ils venaient nous voler quelque chose, alors que leur dû ne leur a pas été versé. Le dû qui n’est pas un devoir, qui est notre origine humaine.
J’ai vu, chez moi, dans cette grande ville riche, passer l’horreur de ce que nous faisons de notre dette humaine d’accueil. J’ai vu, cet hiver et jusqu’au début de l’été, un campement de deux milles personnes le long d’un canal. Il me reste de cela cette pétrification de ce qui ne peut se concevoir. Vu aussi l’eau coupée aux fontaines. Les évacuations, comme on dit du sale. Les pierres mises pour empêcher les corps de s’étendre. Le reniement de la dette humaine d’accueil. Son juste contraire, l’invention permanente de ce qui fait obstacle, entrave, blesse, heurte toute installation. Les corps qui devraient se recroqueviller jusqu’à disparaître.
Le déni de naître, d’avoir reçu une place dans le monde.
Alors, puisque nous ne sommes tenus à aucune obéissance qui ne soit celle qui constitue la vie, nous savons comment contredire ce qui offense cette vie. Nous savons, parce que nous avons pris et reçu. Alors, faisons.
Même si l’abri de ta nuit est peu sûr
et ton but encore lointain
sache qu’il n’existe pas de chemin sans terme.
Ne sois pas triste.
Chams al-Din Muhammad Hafiz
Jane Sautière
Maglietta Rossa, pour arrêter l’hémorragie d’humanité
Hier, à l’appel de Libera, et avec le soutien de Gruppo Abele, Arci, Legambiente, Anpi et du journaliste Francesco Viviano, des milliers d’italien.ne.s portaient un T-shirt rouge pour arrêter « l’hémorragie d’humanité ». Nous saluons cette initiative sœur avec une photo dont nous remercions les contributeurs. C’est tous les jours qu’il va falloir continuer à lutter pour que le droit à l’exercice effectif de la fraternité (et sororité), partiellement reconnu par le Conseil constitutionnel, s’étende et soit reconnu à sa juste dimension.
Galerie
Nouvelle distribution de badges (et stickers) pour Paris et alentours le 2 juillet
Nous organisons un nouveau rendez-vous de distribution des badges dont nous avons reçu une nouvelle fournée (et des stickers !) le lundi 2 juillet de 17h à 18h30 au Bistrot le Côte d’Azur, 6 rue du Chateau d’Eau, 75010 Paris
Rendez-vous lundi et surtout le lendemain pour le début du port des badges.
Modèle de mail pour faire connaître l’initiative à vos correspondants
N’oubliez pas de le personnaliser. Copier ce qui est en dessous de la barre horizontale, l’image comprise.
Le 20 juin 2018, 44 personnes engagées dans des actions de solidarité avec les exilés dont des écrivains, artistes, philosophes ou responsables d’institutions juridiques ou culturelles en lien avec les migrations lancent un appel à rendre visible dans l’espace public les pratiques d’aide et d’accueil à l’égard des étrangers qui ont rejoint notre pays. Ils invitent tous ceux qui participent à l’accueil ou en soutiennent la nécessité à se manifester en portant et diffusant des signes « J’accueille l’étranger » à partir du mardi 3 juillet 2018.
Leur appel est en ligne sur le site https://jaccueilleletranger.org
Un grand nombre de collectifs, d’associations et d’individus ont commencé à mettre en pratique cet appel. Vous trouverez toutes les informations sur comment vous procurer les badges, comment mutualiser vos efforts avec d’autres pour en assurer la diffusion la plus large, ainsi que des conseils sur ce qui peut arriver quand vous les portez, sur le site https://jaccueilleletranger.org
L’appel « J’accueille l’étranger »
Un peu partout en Europe, des partis fascisants promeuvent la haine de
l’étranger. Ils prospèrent sur la faillite politique et morale de partis traditionnels qui croient les concurrencer en les imitant. En France comme ailleurs, un grand nombre de personnes accueillent et aident les exilés qui y sont parvenus, souvent en fuyant des violences et des crises dans lesquelles notre pays a, comme d’autres, de lourdes responsabilités. Partout où la rencontre avec les étrangers est rendue possible, partout où on ne les rend pas invisibles, où on ne tente pas de les priver de leur humanité par des maltraitances multiples et attestées, c’est la rencontre et l’amitié qui triomphent malgré des conditions souvent hostiles. D’autres, plus nombreux encore, souhaiteraient participer à cet accueil mais n’ont pas encore trouvé les moyens de le faire.
À chacun de nous de manifester, s’il ou elle le souhaite, que nous avons choisi le chemin de l’accueil de l’étranger. Il y aura mille façons de faire, mais nous vous en proposons une qui nous
rendra visible comme peuple de l’accueil. Nous vous appelons, à porter, à partir du mardi 3 juillet 2018, un signe dont nous allons organiser, avec votre aide, la disponibilité massive. Il existera sous forme de badge et d’autocollant avec deux variantes, une avec un simple logo, et l’autre avec ce même logo et le slogan « j’accueille l’étranger ». Ce n’est pas le premier signe qui vise ce but et nous saluons tous ceux qui l’ont précédé, mais ne ratez pas cette occasion. Il ne s’agit pas d’une action ponctuelle, le 3 juillet 2018 n’est que le premier jour de ce qui doit être une manifestation continue du peuple de l’accueil.
Signataires de l’appel
Ana Navarrete-Berbel, Antoine Garapon, Arno Bertina, Barbara Cassin, Benjamin Stora, Camille Louis, Cédric Herrou, Céline Curiol, Christian Salmon, Claude Ponti, David Torondel, Edmond Baudoin, Edwy Plenel, Erri de Luca, Geneviève Brisac, HK and the Saltimbanks, Isabelle Saint-Saëns, Jane Sautière, Karine Depeyre, Laure Vermeersch, Leslie Kaplan, Louise Moulin, Marie Cosnay, Marielle Macé, Mathieu Potte-Bonneville, Michel Féher, Michel Broué, Mireille Grubert, Nan Suel, Nicole Lapierre, Noémi Lefebvre, Olivier Favier, Patrick Chamoiseau, Philippe Aigrain, Philippe Mangeot, Philippe Marlière, Pierre Judet de la Combe, Pierre Linguanotto, Sarah Cillaire, Stéphane Bikialo, Sylvie Gouttebaron, Thierry Magnier, Txetx Etcheverry, Véronique Nahoum-Grappe
Lieux avec relais de mutualisation ou de commandes significatives
Sur cette carte, nous avons situé des endroits où ont eu lieu des commandes significatives de badges ou stickers (quand nous en avons eu connaissance), ou où existent des possibilités de relais de mutualisations des commandes.
Cliquer sur les points localisés pour plus d’information. Si vous avez passé des commandes (100 badges ou stickers au moins) ou si vous pouvez agir comme relais de mutualisation des commandes, contactez-nous.
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Nice Nice Provence-Alpes-Côte d'Azur, France | |
Bordeaux Les Editions N’a qu’1œil et le collectif Bienvenue ont décidé de lancer une opération « venez fabriquer votre badge » ce mardi 3 juillet à partir de 9h30 dans les locaux du comptoir d’éditeurs de N’a qu’1œil, 19 rue Bouquière à Bordeaux. Contacter le collectif Bienvenue. Bordeaux | |
Lozère-Gard Saint-Étienne-Vallée-Française Occitanie, France | |
Saint-Nazaire Saint-Nazaire Pays-de-la-Loire, France | |
Coulommiers Coulommiers Île-de-France, France | |
Montreuil Montreuil Île-de-France, France | |
Lavedan Contacter l'Association Accueil Azun (3A) ou Nous contacter. Arras-en-Lavedan Occitanie, France | |
Bayonne Nous contacter. Bayonne Nouvelle-Aquitaine, France | |
Gard Réseau régional de collectifs couvrant de Montpellier à Nimes et aux Cévennes. Nîmes Occitanie, France | |
Nancy Maizières Grand-Est, France | |
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